Pendant deux années, j’ai façonné une histoire à travers des réflexions, des recherches, des résidences artistiques et des productions englobant tout un univers. Cette création s’est manifestée à travers la peinture, le dessin, l’écriture, la scénographie, la performance et des conférences.
La première année a été marquée par une charge émotionnelle et une remise en question profonde de notre mode de vie, en particulier dans les pays occidentaux surdéveloppés. Un sentiment de doute a émergé concernant le fonctionnement de notre génération et au-delà. Cherchant des solutions concrètes aux discours politiques, j’ai exploré des modes de vie durables, notamment les communautés et éco-lieux. Cependant, les aspects sociaux présentaient des difficultés à assurer une stabilité à long terme.
J’ai alors imaginé un nouveau système utopique, une seconde vie à un rythme différent, éliminant la marginalité et favorisant de nouvelles rencontres dans des lieux partageant des valeurs similaires. Un échange avec mon entourage m’a conduit à découvrir Longomaï, un réseau de lieux alternatifs perdurant depuis plus de 50 ans, offrant une perspective différente de la routine métro-boulot-dodo.
Durant la deuxième année, cette histoire conclut sur une note d’espoir, motivant un investissement sans réserve pour peaufiner ce projet et démontrer qu’il existe des alternatives déjà bien enracinées. J’ai visité l’une de leurs coopératives dans le Jura lors d’une résidence artistique en mai 2023, contribuant personnellement aux travaux.
En septembre, j’ai exposé à l’île de Saint-Pierre avec une structure narrative, dévoilant les douze tableaux accompagnés de textes tissant une histoire évocatrice.
Cette aventure se poursuivra alors que je prendrai la route à vélo pour rencontrer cinq de ces coopératives en France pendant l’été 2024.
Cette histoire est le fruit de ma perception de la vie citadine, un sentiment partagé par mon entourage. J’ai choisi de transmettre un message questionnant notre mode de fonctionnement, sans moralisme, et avec une touche de naïveté.
Plongez dans la transformation d’un personnage, une expérience qui explore les évolutions de notre société contemporaine. C’est le voyage singulier d’un individu anonyme, englouti dans la monotonie du métro, boulot, dodo.
Le tunnel, une métaphore de notre société, guide ses habitants à travers un rôle de citadin, leur imposant des habitudes confortables où la rapidité, l’économie capitaliste et l’ego sont les moteurs centraux de notre existence.
Une décontextualisation s’impose. En imaginant la création d’écolieux dans chaque région ou pays, formant un réseau de lieux autonomes où les besoins primaires seraient comblés sur place, où nous pourrions boucler la boucle. Pour éviter toute marginalisation, chaque éco-lieux pourrait avoir une spécificité de besoin secondaire, favorisant l’entraide, les rencontres constantes et le tissage de liens. Avec l’objectif de recréer un mode de vie en quête d’harmonie avec soi-même, les autres et la terre. Cette interprétation personnelle coïncide avec le concept fondamental des échanges des coopératives de Longomaï.